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Le jeu vidéo vers un avenir plus durable ?

Tous les secteurs industriels sont concernés par la transition écologique, le jeu vidéo n’échappe pas à cette règle. Joueurs et professionnels sont responsables de pratiques qui participent au réchauffement climatique. Cependant, les acteurs concernés tentent de rectifier le tir et de trouver des solutions durables pour concevoir autrement le jeu vidéo de demain.

Un écosystème prolifique

Le jeu vidéo est une industrie tentaculaire. On parle d’un secteur qui rapportait plus de 200 milliards de dollars en 2022. Cet argent se retrouve partout. Dans les achats directs de jeu vidéo, mais aussi dans l’achat de monnaie virtuelle pour certains jeux comme avec les guild wars 2 gem card, ou encore par l’achat de contenus additionnels. Le secteur du jeu vidéo se renouvelle constamment pour faire évoluer ses modes d’achats, mais heureusement aussi pour changer son rapport à l’environnement. On ne pense pas au secteur du numérique dans son ensemble lorsque l’on cherche des responsables au réchauffement climatique, pourtant le jeu vidéo participe bien à des pratiques aux impacts lourds sur l’environnement.

La production d’un jeu vidéo, la distribution du produit et même l’hébergement de millions de titres sur des espaces de stockage en cloud sont problématiques. Il y a également le streaming, qui est une pratique qui se démocratise de plus en plus et qui est responsable d’une grande consommation électrique que l’on ne voit pas. Le cloud gaming est également une tendance particulièrement vorace en énergie puisque cela demande de grandes infrastructures et des data centers très énergivores disséminés dans des endroits stratégiques de la planète. En France, 37,4 millions de joueurs peuvent alors réagir pour essayer de changer ces pratiques.

Des réactions de la part des éditeurs

Le changement ne peut pas venir uniquement des joueurs. Ce sont bien les entreprises qui doivent mettre en avant des pratiques plus responsables. C’est le cas d’Ubisoft, la plus grande compagnie française de jeu vidéo qui prévoit de réduire de plus de 10 % ses émissions de CO2. L’effort doit venir du côté des constructeurs, mais aussi des éditeurs, voire des développeurs. En ce sens, Ubisoft cherche à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et prévoit même d’être alimenté à 100 % en énergie renouvelable d’ici à 2030. Un objectif ambitieux, mais qui pourrait donner le ton pour d’autres grands studios de jeu vidéo.

Le seul bémol reste que les éditeurs comme les développeurs sont aussi dépendants des choix des constructeurs. Que ce soit du point de vue de la distribution et de l’usage plastique dans les boîtes de jeu ou même de pratiques à plus grandes échelles comme le cloud gaming, la responsabilité est collective. Il faut alors passer par une phase de pédagogie auprès des joueurs.

Des innovations pour accélérer le changement

Afin de pousser les acteurs du jeu vidéo à évoluer vers des pratiques plus durables, des innovations sont mises en place. C’est le cas par exemple du Programme d’Investissements d’Avenir qui a mis en place une matrice de quantification de l’empreinte carbone des entreprises du secteur. On retrouve aussi Playing for the Planet, un programme lancé par les Nations-Unies qui rassemble des acteurs du monde entier pour travailler ensemble à mettre en place de nouvelles solutions pour réduire l’impact de l’industrie du jeu vidéo sur l’environnement. L’effort et l’intervention doit être collectif pour responsabiliser tous les acteurs du milieu et proposer des actions pertinentes.

Le secteur du jeu vidéo échappait encore un peu aux débats environnementaux, mais est aujourd’hui directement concerné puisque c’est tout un écosystème avec un impact environnemental lourd qui permet d’aboutir à un simple jeu sur son ordinateur. L’industrie doit se remettre en question pour changer ses pratiques, mais les joueurs ont aussi leur part de responsabilité et son capable de changer la donne.

Un engagement nécessaire de la part des joueurs

Les premiers concernés par ces changements sont les joueurs et c’est bien à eux d’agir. Les joueurs ont le pouvoir de faire évoluer les pratiques de l’industrie en favorisant certains choix. On peut par exemple privilégier l’achat des jeux dématérialisés lorsque l’on a une grande bibliothèque de jeux. Il est aussi intéressant de chercher à s’éloigner du cloud gaming, qui est un moyen de jouer qui demande beaucoup de ressources et d’énergie. C’est une très bonne solution pour des joueurs occasionnels, mais pour des joueurs réguliers, il vaut mieux se procurer son équipement.

À la maison, jouer demande du matériel et de l’électricité, mais là encore, on peut réduire l’impact en réutilisant et réparant au maximum son matériel et en cherchant à produire de l’électricité verte. À l’avenir, les joueurs qui sont de plus en plus sensibles à ces thématiques pourraient privilégier l’achat de jeux produits dans le respect de l’environnement, ce qui tirerait l’industrie vers le haut. Le secteur du jeu vidéo a donc beaucoup de chemin devant lui pour réduire son empreinte carbone et participer à la transition écologique.